Après avoir épuisé tout les recours légaux tant en Grèce qu’en France, Mathilde Anthouard a tout lâché en France pour retrouver sur place sa fille Pénélope, petite handicapée et bientôt âgée de quatre ans, enlevée par son papa grec, Kyriakos Orfanos, il y a 20 mois.
« Pénélope a besoin de soins médicaux quotidiens et spécialisés pour progresser malgré son lourd handicap », insiste cette jeune maman de 27 ans, « en Grèce elle ne les a pas », souligne-t-elle.
Originaire de Brignais, une commune au sud de Lyon, Mathilde a la garde de sa fille dans les deux pays, mais le père, Kyriakos, a décidé de passer outre la décision de justice, se réfugiant dans le déni de l’handicap de la petite Pénélope, n’y voyant que la conséquence d’une malnutrition imposée, selon lui, par sa femme.
« Pénélope n’a rien », nous explique le grand-père Alecos Orphanos. « Tout est de la faute de sa mère qui l’a mal nourrie. Avec le soleil grec et l’huile d’olive elle marchera. »
La petite Pénélope est inscrite au fichier des enfants disparus et son père Kyriakos Orfanos est recherché par Interpol. « Pourtant la justice grecque ne fait rien », accuse Mathilde. La juge d’instruction Despoina Stathopoulou, à l’issue de l’unique entretien qu’elle a eu avec les grands parents de Pénélope, a annoncé à Mathilde « qu’ils savent où est Pénélope et son papa mais ils ne diront rien, en revanche si vous abandonnez vos droits parentaux, ils sont prêts à discuter.»
Difficile à avaler pour Mathilde qui s’entête à aller jusqu’au bout de ce qui est désormais devenu un combat de vie. Elle a lancé un appel à témoins en Grèce, « Pénélope est facilement reconnaissable ; elle ne peut marcher et elle est, soit en poussette, soit dans les bras, quelqu’un l’a certainement vue », espère-t-elle en misant maintenant sur les médias grecs et français pour sensibiliser l’opinion publique et accélérer les recherches. Une mobilisation qui commence à porter ses fruits : l’ambassadeur de France en Grèce aurait demandé un rendez-vous au ministre de la Justice Pavlopoulos, tandis que la police grecque commence à prendre un peu plus au sérieux l’affaire après la diffusion d’en avis de recherche par une association respectée dans le pays To hamogelo tou paidiou / Le sourire de l’enfant.
La semaine dernière, Mathilde a pris son gros dossier bleu où est résumée toute son histoire, pour arpenter les rues, dans le quartier d’Egaleo, à l’ouest d’Athènes, où vivent ses ex-beaux parents. Elle a réussi seule à sensibiliser les anciens voisins, mais elle n’est pas parvenue à faire flancher le grand père avec qui elle s’est retrouvée nez à nez. « Ton erreur a été de ne pas reconnaître que tu ne savais pas élever un enfant, tu ne l’a pas nourrie, si elle va mieux c’est parce qu’on la nourrie bien », insista le vieux Alekos, laissant toutefois une porte entrouverte : « Kyriakos te parlera quant la petite marchera », a-t-il conclu.
Il est indéniable que le grand-père sait où se cache son fils et la petite Pénélope. La justice française a déjà demandé 4 perquisitions à son domicile mais jusqu’ à présent Athènes n’a toujours pas donné suite. Mais Mathilde continue son combat avec encore plus de détermination, essayant de mobiliser médias et hommes politiques. Le dossier est déjà sur les bureaux des ministres respectifs des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis et Bernard Kouchner.
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